mercredi 15 août 2012

Démarrer en apiculture. Oui mais quand ?


Voici un petit article pour aider ceux qui voudrait démarrer en apiculture car souvent dans les premières questions qui se posent ,c’est de savoir quelle est la meilleur période pour commencer ?

Cette question, même aujourd’hui est toujours d’actualité. Je suis aussi passé par cette phase, et j’ai rencontré pas mal de difficultés. Comme toujours, il y a autant de réponses possibles qu’il y a d’apiculteurs bien sur. Certains préféreront le printemps, d’autre l’été, et enfin d’autre la fin de saison.
Pour moi je dirai qu'il est préférable de le faire en fin de saison, c'est à dire après la récolte du miel mais avant le refroidissement automnal. Par contre, il faut bien savoir qu’il y a une saison ou il est impossible de démarrer c’est l’hiver. En hiver, la colonie d’abeille se met en situation pour passer l’hiver, ce qui interdit tout déplacement.



Celui qui voudra se lancer va se heurter au début du printemps au problème de trouver un essaim ou une ruche à acheter. C’est assez frustrant car quand on se sent prêt, que la décision est vraiment prise, pouvoir avoir une, ou plusieurs ruches est un vrai parcours du combattant. A moins de s’être préparé à l’avance, en mars, les éleveurs ont leurs carnets de commandes presque rempli de la fin de saison précédente c'est-à-dire après Aout. Et pendant l'hiver leur carnet de commande va finir de se remplir. Vous risquez d’essuyer de nombreux refus et devoir attendre encore une année.

Il ne faut vraiment pas se décourager, parque souvent même les apiculteurs professionnels locaux ne vous seront pas d’une grande utilité. C’est normal aussi. Il y a tellement de personnes un peu farfelues qui veulent une ruche dans le fond de leur jardin après avoir vu une émission de télévision, et qui pensent qu’en allant voir un professionnel cela suffira. Oui c’est plus compliqué que cela. Et puis il faut se mettre à la place d’un professionnel, pour qui vendre une ruche qui va lui fournir des hausses pleines de miel, donc un revenu, dans ces périodes de grandes difficulté sde la filière apicole, c’est difficile a espérer. C’est compréhensible. Ce sera plus facile à la fin de la miellé, en Aout, parce qu’il n’aura alors pas à faire des traitements contre le varroa, ou de nourrissement automnal.

Et puis espérer un essaim, c’est la même chose. C’est dur à obtenir aussi. Cela demande du temps, du matériel et un savoir faire. Vous pouvez toujours tenter de mettre une ruche vide sur l’emplacement que vous avez choisi pour votre futur rucher et espérer qu’un essaim vienne s’y installer tout seul, mais ce n’est pas gagné. Il y a aussi les petites annonces ou les sites internet pour aider les personnes qui auraient un essaim soit installé, soit un essaim de passage dans leur jardin. C’est un bon plan mais qui demande aussi un minimum de savoir faire. Récupérer un essaim pour la première fois est souvent une opération plein de stress.



Donc on se rend compte que pour quelqu’un qui démarre ce n’est jamais le bon moment. Alors il vaut mieux tenter sa chance en fin de saison. C’est plus facile.

Attention aux vielles ruches dont l’apiculteur souhaite se défaire. C’est une possibilité qui peut des fois donner de drôle de surprise. Faut bien faire attention à l’état sanitaire de la colonie que vous aller acheter. Souvent les ruches sont laisser presque à l’abandon avant que la décision de s’en séparer soit prise. Et donc le varroa peut avoir faire des ravages. Une colonie en mauvais état sanitaire ne va pas aller très loin. L’hiver suivant peut être fatale. Moi je dis méfiance. Et puis le matériel que vous aller acquérir est des fois pas du tout standard. Les formats sont bricolés pour s’adapter au besoin de l’apiculteur et ils peuvent ne pas être au format de vos ruches ou du matériel que vous avez acheté. Le format Dadant ou Vornot à des cotes précises. Quand tout les cadres a l’intérieur sont noirs, complètements collés alors fuyez car cela veut dire qu’il n’y a pas eu de rotations de cadre, comme l’exige maintenant l’apiculture d’aujourd’hui pour des raisons sanitaires.

Maintenant chacun est libre d’acheter ou non une ruche ancienne, mais faut être raisonnable aussi. On n’achète pas une veille voiture toute rouillée pour faire de la course. Perdre du temps avec une ruche à l’état sanitaire douteux est couteux, risqué, puis finalement vous serez frustré par la perte de votre ruche. Il vaut mieux reporter l’achat d’une saison, pour avoir une bonne ruche, neuve avec un essaim de qualité pour en retirer plus de gratification et de satisfaction.

Donc la fin de saison, c'est-à-dire entre aout et septembre pour se lancer est plus préférable pour se lancer.
Une autre chose qu’il faut aussi acquérir avec la ou les premières ruches, c’est la patience.

Par contre ce que je conseille c’est de démarrer avec au moins deux ruches, et d’éviter l’achat d’une seule comme je l’ai fait moi. Je pense que c’est une erreur. Certes l’investissement de départ est plus important avec deux, mais vous gagnerez en rapidité d’apprentissage. Et puis avec plusieurs ruches, c’est plus facile de comparer entre les colonies pour voir les différences et donc de détecter ce qui pourrait être un problème. Par exemple, si vous avez une reine ne vous fait que 2 cadres de couvain, pendant que l’autre vous aura fait 5 cadres de couvain, il y a de quoi s’interroger. Avec une seule ruche, il est presque impossible de s’apercevoir du problème.
Sachant que les pertes hivernales sont de l’ordre de 30% dans certaines régions, lorsque l’on a une seule ruche et qu’elle ne passe pas l’hiver, alors les 30% de perte se transforment en 100%. Tout perdre est d’une grande tristesse. Avec plusieurs ruches ont diminue le risque de tout perdre pendant l’hiver et on s’offre aussi la possibilité de redémarrer plus vite en cas d’une perte. En effet avec une ruche il est possible de la diviser pour faire un essaim. En apiculture il est possible de doubler son cheptel présent à la sorti d’hiver tous les ans. Et même si on ne le double pas son cheptel, il faudra faire des essaims pour arriver à maitriser l’essaimage. Il est indispensable d’avoir un peu de matériel d’avance pour faire des essaims. Cela veut dire avoir autant de ruche ou de ruchette en plus que vous avez de ruche.

Il faut quand même porter une attention particulière à l’emplacement de votre rucher, au nourrissement de vos ruches et au traitement anti varroa. Ces deux derniers points sont importants à cette saison, car il prépare vos ruches pour la saison suivante. Un nourrissement insuffisant, ou plus précisément des réserves dans vos ruches insuffisantes, va conduire à la famine au début de printemps. De même qu’un traitement contre le varroa insuffisant aussi, risque de conduire la plus belle des colonies à la mort.

Enfin avoir des ruches en fin de saison oblige à acquérir la patience comme je l’ai déjà écrit mais, car il ne sera pas question d’ouvrir la ruche toutes les cinq minutes pour voir se qu’il si passe. Cela permet aussi de s’équiper progressivement. Par exemple il n’est pas nécessaire d’acquérir le matériel d’extraction en septembre. Cela peut se différer au printemps suivant. L’hiver permet de parfaire ses connaissances théoriques grâce à la littérature apicole très bien fourni. Et vous trouverez peut être aussi un rucher école qui sera prêt a vous accueillir des le printemps suivant.